mercredi 31 mars 2010

Bouben Baraban ****


Pas grand chose à se mettre sous la dent ces derniers mois. Est-ce une conséquence de la crise économique (les producteurs russes ont fortement souffert du gel des crédits bancaires) ou bien une lassitude de ma part ? Je n'exclue rien. Toujours est-il que l'apparition d'un film d'auteur brise la monotonie des comédies baveuses et des thrillers patriotiques que les distributeurs veulent bien présenter au public.

Bouben Baraban est un énième produit du cinéma social post soviétique. Pas un chef-d’œuvre, mais pas un film non plus qu'on oublie aussitôt. XXX, une bibliothécaire de province (Sibérie, plus exactement) se morfond dans son célibat et dans la semi-misère où sont maintenus les fonctionnaires de bas rang. Surgit à l'improviste un militaire veuf sans peur ni reproche, droit sur sa morale militaire et inflexible quant au respect de la loi. Il part derechef à l'abordage de XXX, qui, devant une proposition aussi inespérée, cède et fond aussitôt. Mais notre officier décati apprend que XXX vend les livres de sa bibliothèque (propriété du peuple) à tout va pour subvenir à ses besoins. Il rompt et précipite XXX au bord de l’abime...

Des acteurs impeccables, une direction peu inventive mais efficace, une belle et triste histoire à mille lieues des mélodrames bourgeois dont les moscovites se gavent à n'en plus finir. Je n'irai pas jusqu'à dire que le sujet soit d'une grande fraicheur, mais je soulignerai la sincérité du propos, la finesse dans l'élaboration des personnages et dans leurs interaction, le réalisme enfin. La Sibérie profonde telle qu'elle vit loin de nos yeux et de nos cœurs.