lundi 16 juillet 2012

Гоп-Стоп (Gop Stop) 2010 mauvaise satire du bled, **

Ca démarre très bien avec un paysage planté dans le plus nauséabond marais du néo-féodalisme provincial. On s'attend à une comédie corrosive cognant sauvagement sur les crapules pillant le pays à l'aide des oripeaux du pouvoir. Une poignée de Tchinovniki (fonctionnaires) mange-touts, des jeunes vauriens, des ivrognes et des sovoki rouillés.
Malheureusement, on cesse complètement de rigoler au bout de 20 minutes. La bouffonnerie tourne au grotesque. Le jeu des acteurs devient de plus en plus approximatif et stéréotypé. Les personnages ne sont plus truculents, ils sont éculés. Le scénario pédale dans la semoule avec une histoire de faux Robin des Bois et on finit par s'ennuyer pour de bon. Ca reste très loin derrière le Jmourki de Balabanov. Dommage d'avoir saboté la bonne idée de départ. Pavel Bardin aurait pu saisir le Zeitgeist et atteindre le rang de film-culte si seulement il avait terminé son scénario avant de commencer à tourner !

dimanche 15 juillet 2012

непрощенные (2009, impardonnés) thriller provincial, ***

_c'est bientôt la fin de l'été, les pluies vont arriver. Et si on se mariait ?
_c'est une proposition, ou bien une prévision météo ?
_les deux
_je ne t'aime pas; mais marions-nous quand même.





En terme d'efficacité, le film n'égale pas le thriller américain standard. Néanmoins, je l'ai regardé sans m'ennuyer. Quelques dialogues amusants, un peu trop de trajectoires croisées (complexité à la mode).
On n'évite pas les rôles trop stéréotypés comme la jeune fille qui tourne au toxico en une semaine, fait sa cure en une nuit et tombe amoureuse de son sauveur. La pute au grand cœur. La veuve noire. Etc.
Le lieux de tournage fait plaisir : quelque part entre la Crimée et Odessa.
Le vrai problème, c'est qu'on commence à se lasser des mouvements de caméra, et des ressorts d'actions pompés sur Tarrantino / Ritchie

On pardonnera au réalisateur Shipenko, qui n'avait que 26 ans au moment du tournage.


http://www.film.ru/special/npr/

Сказка про темноту Un conte sur l'obscurité (2009), ***

Angelina, célibataire autour de la trentaine, prend conscience d'un grand vide dans sa vie. A Vladivostok, où elle travaille dans la police, les hommes, lorsqu'ils cherchent sa compagnie, ne font aucun effort pour lui être agréable. Elle est bien trop raffinée pour eux, et semble destinée à devoir rester jeune fille. Lorsqu'un petit garçon maltraité qui lui est confié momentanément lui tout-de-go "tu n'est qu'une vieille idiote", elle réalise que c'est à elle de changer quelque chose dans son attitude. Mais la glace autour de son coeur ne veut pas fondre. Les hommes restent toujours aussi vulgaires. Elle elle s'adresse à sa mère "mais quand donc les ténèbres vont-ils s'éclaircir?"

Un filme triste, peu de dialogues. Désespérant de bout en bout. On aimerait bien la voir se dérider, s'égailler, mais elle tombe sur des hommes répugnants. C'est sans issue, typiquement russe comme approche !