lundi 9 décembre 2013

Parties intimes (Интимные места) misère sexuelle et cinématographique ***

Tentative d'analyse des problèmes sexuels d'aujourd'hui, ratée car dépourvue d'humour et d'originalité. Natalia Merkoulova et Alexeï Tchoupov ont tenté de faire du cinéma d'auteur à l'européenne, mais le traitement reste prévisible et surtout ennuyeux. C'est filmé "à la Zvyaguintsev", c'est à dire lentement, avec des dialogues réduits au minimum, une photographie aussi sombre que possible. Les personnages sont bâtis sur des clichés : psychologue pervers, vieille fille puritaine et obsédée, mari impuissant homosexuel, etc. Faux départ pour les jeunes réalisateurs. C'est par contre joué correctement. Certains rôles exigent beaucoup de nudité, avec des corps forts éloignés des canons esthétiques actuels, et qu'on a peu l'habitude de voir à l'écran. Mais cette audace ne rachète pas le reste. Le film manque du courage nécessaire pour remonter à la source de la misère sexuelle. Dans la lignée des films de von Trier et de "Shame", "Parties intimes" montre le sexe de manière univoque, comme une source de honte, de problèmes, de souffrances. On regrette le cinéma des années 70 (Fellini, Meyer, Visconti, Ferreri, etc), celui de la Movida et de la Perestroïka, qui en disait davantage sur le sexe mais sans le vouer systématiquement aux gémonies.

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