Alexeï Uchitel a probablement voulu faire un film pour l'export, dans la lignée du "Barbier de Sibérie" de Mikhalkov. Il s'est visiblement planté, n'a pas été remarqué à l'étranger du tout. Pourtant, le film se regarde facilement. Trop sombre pour les écrans américains, trop désespéré sans doute. Mais les ingrédients habituels sont disposés et apprêtés avec talent par une photographie et un montage très sûrs et privés des tics à la mode (effets, clipage, etc).
Comme d'habitude chez Uchitel, les personnages ont un côté caricatural et schématique, ils sont trop prévisibles. Il n'a pu s'empêcher de faire de Machkov un macho surhumain. Seul Garmash dans son rôle de super salaud archétypal s'en sort bien, car malheureusement ces personnages ont réellement existé. Garmash incarne parfaitement l'époque.
Uchitel abuse un peu des fumées et des sirènes, qui donnent un aspect superfétatoire. Mais d'un autre côté, il nous offre quelques unes des scènes érotiques les plus réussies depuis une décennie. Grâce surtout à l'actrice Yulia Peresild, visiblement très à l'aise et naturelle (on ne peut pas en dire autant de Machkov). Peu de réalisateurs russes ont osé pénétrer dans un bania (bain russe) féminin. Lequel apparaît comme un paradis tout à fait improbable dans ce trou à rat sibérien. Il y a quelque chose d'une parabole dans cette beauté paradisiaque accessible au bout du monde. Quelque chose qui me parle.
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