vendredi 31 août 2012

Волчок (2009) Le Nouveau Drame se penche sur l'enfance - ****

Surnommée 'Toupie' par sa mère - perpétuellement absente - une gamine grandit dans l'isolation et la souffrance. Elle est toute entière définie par ce manque d'affection maternelle. Elle tourne, tourne, prisonnière d'une spirale de malheurs. Victime d'un sort ingrat, la mère se venge sur sa petite fille, qu'elle ne supporte pas. Elle lui refuse la moindre marque d'affection, la pousse sciemment vers un destin tragique.

Yana Troïanova joue de manière convaincante la mère brutale, égoïste et alcoolique de 'Toupie'. Son personnage est infiniment réaliste. C'est la province russe, désespérante, abandonnée des Dieux.  Troïanova est dirigée par son mari, Vassili Sigarev, connu pour faire partie du Nouveau Drame, ce courant théâtrale focalisé sur la Russie d'Aujourd'hui, qui en parle sans fard, avec un réalisme passionné. Sigarev reste fidèle au principe du Nouveau Drame : le langage est châtié, les dialogues ne sont pas soignés, embellis : ils sont brut de décoffrage. Pas d'explications, pas de morale, la vie de Toupie est narrée de son point de vue, avec parfois la voix off de Toupie devenue adulte, jetant un regard sur son enfance (avec la voix de Yana Troïanova...).

La caméra de Sigarev ne tremble pas, n'utilise pas de procédés stylistiques empruntés à tel ou tel courant cinématographique. Il semble uniquement préoccupé par la narration la plus subjective possible de cet enfant à moitié abandonné (à moitié seulement... notez que 'Волчок' désigne à la fois la toupie et le chien-loup... la gamine est à moitié apprivoisée seulement).

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