mardi 20 janvier 2015

Léviathan (Левиафан) *****

Léviathan, une "courageuse dénonciation du régime Poutine" ou une "contrefaçon opportuniste et russophobe pour les besoins de l'Occident" ? La critique sévère portée par le réalisateur Zvyagintsev sur la Russie actuelle ancre solidement le film dans le champ politique.



C'est comme un écho à la performance de Pussy Riot dans la cathédrale du Christ Saint Sauveur, citée à deux reprises dans le film. Le haut clergé orthodoxe est décrit comme un rouage du pouvoir, un outil et un complice de la corruption totale sévissant dans la province.


"Le pouvoir vient de Dieu", tonne le hiérarque de l'église jouant un rôle pivot dans la narration.
Le sermon du même homme, à la fin du film, est le moment le plus pénible. Car il révèle le mécanisme de pensée à l'oeuvre aujourd'hui. Une pensée archaïque, profondément antidémocratique.
Tourné près de Kirovsk, dans la péninsule de Kola, Léviathan est un film profondément pessimiste. Il suggère un désastre imminent et inéluctable, car aucune force n'est capable ou même ne veut s'opposer à la corruption totale.