Mardi 25 septembre 2012 a eu lieu la première russe du curieux film où Marek Halter se rend dans la "Région Autonome Juive" créée par Staline en 1932 et portant toujours ce nom dans la Russie de Poutine. Il a retrouvé là-bas une poignée de fervent défenseurs de la culture Yiddish, et partage avec eux la nostalgie d'une époque à jamais disparue, lorsque onze millions de Juifs parlaient encore cette langue.
Beaucoup d'images d'archive et beaucoup de parlote, mais le sujet est suffisamment fort et intriguant pour qu'on le regarde de bout en bout. Ce qui est très curieux, c'est qu'on voit finalement peu d'images du Birobidjan actuel, comme si Marek Halter était mal à l'aise avec la preuve de la disparition. N'y étant jamais allé, je n'oserai le contredire, mais j'ai du mal à croire qu'il reste beaucoup de signes du Yiddish dans ce coin désolé à la frontière de la Chine.
Encore plus singulier, le soin que prend Marek Halter à gommer tout antisémitisme chez Staline, qui aurait finalement eu une bonne idée en décidant de "régler la question juive" une fois pour toute en envoyant tout ce que l'URSS comptait de Juifs dans une zone désolée "non infestée d'antisémitisme". Il s'agissait surtout de les éloigner, de leur coller une pioche dans la main pour qu'ils défrichent une terre ingrate. Loin de la description idéale, il faut rappeler que des synagogues ont cramé là-bas aussi et que le vandalisme se manifeste ponctuellement.
Mais Marek Halter préfère se lamenter sur le fait que dès qu'ils en ont eu la possibilité, les Juifs sont rentré en Russie Européenne et surtout on massivement émigré vers Israël. Comme toujours chez cet écrivain passionné, on sent qu'il prend ses désirs pour des réalités, des désirs parfois franchement saugrenus.
Le film a déjà été diffusé par la France 5 en février.
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