Un jeune homme s'éprend subitement du texte de la bible et perturbe profondément son environnement (principalement, un lycée russe). Du psychodrame émergent un bouc émissaire, une victime sacrificielle, un menteur fanatique et un choeur de pleutres. En toile de fond, la Russie (les scènes clés se déroulent sous la photographie de Vladimir Poutine, de sorte que le plus idiot des spectateurs ne puisse louper le message). Une Russie désorientée par plusieurs virages idéologiques à 180°, qui n'ayant pas trouvé de maître à penser, se complaît désormais dans la bigoterie et le panurgisme. L'école se refuse à défendre Darwin et ouvre les bras au créationisme. Incapable de résister au fanatisme d'un élève, elle s'effondre comme un château de carte. Les adultes deviennent hystériques, mais - seul élément rassurant du film - la jeunesse observe le drame avec un mélange de moquerie et d'indifférence.
La crise provoquée par le jeune homme dans un microcosme ennuyeux, fait penser au Théorème de Pasolini, mais renversé. Le problème central du film, c'est que les caractères sont peu crédibles et que, par réaction, les acteurs surjouent pour tenter de donner de l'épaisseur à leurs personnages. Au final, on obtient du théâtre de province filmé. Serebrennikov reste un metteur en scène animé de bonnes intention, non dénué d'humour, mais très inégal. Le message du film est trop évident, "in your face", mais la démonstration est faible et déssert la cause.
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