Бездельники est la première fiction d'Andreï Zaïtsev, jeune réalisateur de documentaires remarqués. Il suit les amours de trois jeunes adultes dans le Moscou des années 2000, le tout bercé par la musique du groupe Kino. Le personnage principal porte une ressemblance très soulignée avec feu Viktor Robertovitch Tsoï, le cultissime chanteur de Kino, fauché en pleine gloire en 1990. Le décalage temporaire semble n'avoir aucune importance pour la jeunesse actuelle, dont la partie la plus romantique connaît par cœur toutes les chansons du groupe.
De là à construire un film sur les chansons de Tsoï, il y a un pas que n'hésitent pas à faire les requins trop heureux de capitaliser sur la création d'autrui. Zaïtsev n'est pas de ceux-là. Son approche sincère et romantique - encore une fois - chercher à recueillir la substantifique moelle d'une génération. Là où le bât blesse, c'est qu'il filme la tragédie amoureuse à la manière d'un documentaire. Il ne parvient pas à construire une tension dramatique On reste le plus souvent au niveau d'un cinéaste amateur filmant ses amis faisant la fête. Il fait trop la fête avec ses amis au détriment du matériau cinématographique. On est ravi que le collectif d'acteurs se soit bien éclaté pendant le tournage, mais une salle de ciné réclame un autre niveau que les pochades de YouTube. Pire, Zaïtsev aime précisément les chansons de Tsoï qui me paraissent être les plus fades (hormis "Maman - Anarchie ; Papa - ballon de rouge"). Il aurait mieux fait de s'inspirer du film éponyme ('Slackers', en anglais) tourné en 1991 par le brillantissime Linklater.
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