jeudi 11 octobre 2012

Дирижёр (Chef d'Orchestre, 2012) Lounguine s'enfonce dans le pafos ***

Un célèbre chef d'orchestre russe se rend à Jérusalem pour diriger la Passion selon Matthieu (pas celle de Bach, malheureusement) et accessoirement pour y enterrer son fils, qui vient de s'y suicider. Parallèlement, un chanteur du concert drague une touriste blonde qui va périr dans un attentat-suicide.
C'est le 4ème film de suite du formidable Pavel Lounguine... à n'être pas formidable du tout. Il n'y a plus d'humour, plus d'absurde, plus de réalisme. Toutes ces qualités ont été remplacées par une pesante religiosité, tourments de l'âme dostoïevskiens, et une solennité qui était jusqu'à "parents pauvres" totalement absente de son oeuvre. Quel dommage ! Les acteurs sont toujours bien choisis et dirigés, mais on regarde ce film sans plaisir. Mais je garde espoir, je pense qu'il reviendra un jour à l'humour et au réalisme décapant du début de sa carrière.
Et cette musique, sur laquelle est construite le film, la musique exécutée lors du concert de Jérusalem. Cette musique déborde de partout, noie le film du début à la fin dans un gluant et pompeux pastiche de Jean-Sébastien Bach. Le Mitropolite Ilarion est l'auteur de cette nouvelle "passion selon Saint-Matthieu" et c'est vraiment triste. D'être à ce point réactionnaire, laborieux, dépourvu d'imagination. Ce ne sont que des marches harmoniques "à la...", du contrepoint besogneux. Nullissime ! Comment Lounguine a-t-il pu accepter d'utiliser une partition aussi pauvrement imitative du génie de Leipzig ? Il faut vraiment être totalement dépourvu de culture musicale pour ne pas voir l'imposture. Du Bach terne au possible, chanté en russe. Pauvre Russie qu'on force à acclamer des baudruches pareilles. Du faux baroque russe !!! Pas besoin d'être adepte de la secte boulézienne pour être écœuré par la moisissure avancée. C'est du Bach décomposé.

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