Boris Khlebnikov (Koktebel, Nage libre, Aide folle) signe ici un film peu passionnant, mais qui passe vite. Lorsque la grande baston finale clôt le film, on se demande encore quand est-ce qu'il va passer le prologue. Le film se base sur des bribes de discussions récoltées dans un grand restaurant moscovite. Vous allez donc, spectateurs, observer ce qui préoccupe la classe russe aisée. C'est d'autant plus paradoxal, car Khlebnikov est complètement fauché, n'a pas payé ses acteurs (leur promettant simplement un pourcentage au cas où le film gagne de l'argent). Ce qui n'est évidemment pas le cas. A sa décharge, ils ont tous des rôles minuscules et faciles (j'imagine que certains étaient prêts à payer pour pouvoir se friter légalement entre acteurs !).
Khlebnikov nous avait habitué à filmer plutôt les Russes fauchés, perdus, grillés ou qui se dirigent à grands pas vers une situation complètement désespérée. Est-ce par désespoir de ne plus trouver de financements pour ses films qu'il s'est résolu à filmer l'univers glamour des gens friqués ? La rage qui saisit les clients du restaurant illustre plutôt à la sienne, de cinéaste, dans un pays tombé entre les mains de personnes préoccupées uniquement par la réussite matérielle. Où on en est réduit à filmer à l'oeil des acteurs célèbres parce qu'il n'est pas possible de financer correctement le cinéma d'auteur.
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